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BULLETIN N° 3
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ASSOCIATION
SUISSE-NIGER
case postale 524 1211 GENEVE 4
C.C.P. 70-395231-8 |
tél./fax : 022/320.99.75
http://www.gic.ch/fhama
E-mail : niger@gkb.com |
EDITORIAL
Voilà ! La salle de jeux pour les enfants abandonnés ou
orphelins du Centre d'accueil de Niamey est construite !
Cette jolie construction a pu
être réalisée avec les fonds de la Commission du Personnel du CERN et nous
l'en remercions très sincèrement par ces quelques lignes.
Il s'agit en fait de la première partie de notre projet. En
ce qui concerne la seconde partie, soit la construction de douches et de
latrines pour le même Centre, nous sommes actuellement en pourparlers avec
le Ministère du développement social qui dirige le Centre d'accueil. |
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En tant que Présidente de l'Association Suisse-Niger, je
suis extrêmement satisfaite de cette première réalisation que nous
inaugurerons officiellement au début du mois d'octobre prochain, en
compagnie d'un certain nombre de nos membres.
Aussi, allons de l'avant et ne
perdons pas courage sur les difficultés que nous rencontrons parfois sur
notre chemin, nous trouverons toujours un moyen pour les résoudre ! Et,
surtout, le sourire d'un enfant c'est notre récompense !
La Présidente :
Françoise HAMA |
Nos activités :
Le 27 mars 1998, notre assemblée générale annuelle s'est tenue à
la Nouvelle Maison de quartier de Plainpalais.
Le Comité se compose de 6 personnes :
Présidente :
Françoise HAMA
Vice-présidente
: Marie-Noëlle PAGES-RIBEIRO
Secrétaire :
Isabelle RITSCHARD
Trésorière :
Susana CAMARA
Chargé de
Programmes : Oumarou Djibo ADAMOU
Déléguée aux
ventes : Angèle HOCHSTRASSER.
La réunion a
été suivie d'une projection d'un film relatant notre mission au Niger en
janvier et février 1997, ainsi que d'un apéritif préparé par la Présidente. |
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Notre Association a également participé à la Fête des
bibliothèques qu'organisait le CICR le 11 octobre 1997 au Forum de Meyrin en
vendant de l'artisanat nigérien, ainsi que de la petite restauration.
Des expositions-ventes ont été organisées avec succès :
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le 20 octobre 1997 au BIT
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les 1er et 2 décembre 1997 à l'OMPI
-
le 4 décembre à l'OIM.
Nous aimerions
remercier aujourd'hui les organisations internationales qui nous reçoivent
toujours très cordialement et auprès desquelles notre artisanat a beaucoup
de succès. |
Interview
:
réalisé
par Adamou Oumarou Djibo
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Le "foura" (boule de mil) et le "touwo da mia"
(pâte de mil accompagnée de sauce), j'en raffole toujours ! Celle qui parle
ainsi dans le salon de la Présidente de l'Association Suisse-Niger en cette
mi-journée d'été bien ensoleillée à la rue Dancet à Genève, c'est
Jeanne-Marie BERNEY que les nigériens appellent affectueusement
Saratou.
En effet, cette Vaudoise de 61 ans a regagné la
Suisse depuis près d'un an, après avoir passé 30 années de sa vie au Niger.
Au cours d'un entretien à bâtons rompus, elle s'est confiée à notre journal.
Question : Dites-nous comment êtes-vous allée
au Niger ?
J.-M. Berney
: Après des études d'infirmière et de sage-femme, j'avais envie d'aller en
Afrique. Alors, je me suis inscrite dans une mission protestante, la SIM
(Société internationale missionnaire), c'était en 1967. C'est ainsi que je
fus affectée au Niger, après avoir passé 5 mois pour étudier la langue
Haoussa au Nigéria voisin.
Mon premier poste fut Guéchémé (dans le
département de TAHOUA). J'avais dû m'adapter à des conditions assez
difficiles, car à cette époque, il n'y avait pas d'électricité : nous
faisions les accouchements à la lampe à pétrole la nuit.
Après une année dans cette localité, je fus
affectée à Galmi comme responsable du service de la Maternité. Galmi,
c'était aussi un coin difficile du point de vue géographique beaucoup de
cailloux, un climat très chaud.
A mon arrivée, il n'y avait pas d'électricité, mais
nous avions un groupe électrogène. Parfois, la nuit, en cas d'urgence, il
nous arrivait de ne pas réveiller celui qui avait la responsabilité de le
mettre en route.
Je me rappelle une nuit, vers minuit, c'était la
période de la saison des pluies, on devait opérer une femme qui avait perdu
beaucoup de sang. Il y avait énormément d'insectes et je ne me sentais pas
très bien. Le médecin m'a dit : "Couchez-vous par terre 3 minutes et puis ça
ira!" Je me suis exécutée et tout est alors rentré dans l'ordre!
Au bout de quelques années, je me suis occupée de
la formation des sages-femmes nigériennes qui doivent assurer la relève plus
tard. Bref, je suis restée 15 ans à Galmi avant d'être affectée à Danja,
c'est un petit village à 20 km de la ville de Maradi. A Danja, j'ai
travaillé au dispensaire pour les soins généraux et les accouchements, j'y
suis restée 14 ans.
Question : Alors, après ces 30 années passées au
Niger, quel est le sentiment qui vous anime aujourd'hui ?
J.-M. Berney :
Ecoutez, j'ai énormément de peine à me réinsérer en Suisse ! J'aime beaucoup
le Niger que je considère comme ma 2ème patrie. |
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Question : Avec le recul que vous avez
aujourd'hui, qu'est-ce que vous avez aimé au Niger ?
J.-M. Berney :
J'ai aimé d'abord la population qui est très accueillante, très amicale,
j'ai toujours eu une bonne relation avec la population. D'ailleurs, j'ai
toujours pris part aux fêtes locales et aux "boukis" (baptêmes). J'ai
beaucoup d'amis au Niger. Enfin, j'aime bien la nourriture locale et puis,
vous savez, pendant des années j'avais toujours un enfant dans mon dos, à
l'Africaine.
Question : Quel est l'un des souvenirs forts que
vous gardez de votre vie au Niger ?
J.-M. Berney :
En fait, j'ai tellement de souvenirs! Je me rappelle qu'une de mes amies
nigériennes avait perdu tous ses enfants. Puis, après une nouvelle
grossesse, elle avait accouché d'un enfant prématuré. Le petit, j'en avais
pris particulièrement bien soin. Quelques années plus tard, il y a eu une
épidémie de rougeole et l'enfant était atteint. Toutefois, là encore, nous
avons pu le sauver de justesse.
Question : A votre avis, quel rôle peut jouer une
association comme l'Association Suisse-Niger ?
J.M. Berney :
Je pense qu'il y a tellement de possibilités ! L'Association doit poursuivre
sa collecte et ses distributions d'habits pour les enfants, c'est très
important. Je pense également qu'il faut faire en sorte que les dispensaires
nigériens soient mieux garnis en leur envoyant des bandages et des
médicaments. Il faut également établir des liens d'amitiés entre nous.
Question : A vous entendre parler tout à l'heure,
vous disiez au Niger, nous n'avons pas ceci, nous n'avons pas cela,
finalement êtes-vous une Suissesse ou une Nigérienne ?
J.-M. Berney :Oh
! Je ne sais pas trop bien ! Il me semble
qu'en ce moment je suis plus Nigérienne que Suissesse, ce n'est pas pour
rien que j'ai des difficultés à m'adapter ici !
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Calendrier des
prochaines manifestations :
- 4, 5 et 6 septembre 1998
: Vogue de Carouge, place du Marché à Carouge
- 1er ou 2 décembre 1998 : Exposition-vente à l'Union Internationale des
Télécommunications, place des Nations à Genève
- 8 décembre 1998 : Exposition-vente au Bureau International du
Travail, route des Morillons 4 à Genève
Evènement :
Nous inaugurons avec
ce bulletin N° 3 une nouvelle rubrique qui relate des faits ou des
évènements divers et, bien entendu, non politiques qui se sont déroulés au
Niger ou pour le Niger.
Aussi, nous relaterons
ci-dessous un article paru dans le journal "L'Autre Afrique" du 12 novembre
1997 et signé par Anne Boher, concernant la fabrication et la distribution
du KILICHI.
LE
KILICHI ?
Au Niger, ce mot
désigne une viande boucanée et épicée. A l'aide de techniques modernes,
l'entreprise ATC en a fait un produit de luxe, commercialisé en grandes
surfaces et exporté en occident.
En djerma, tchos
signifie vigoureux, tonique. Au Niger, depuis 1994, Tchos est aussi le nom
d'une marque de Kilichi (ou soyé), cette viande boucanée et épicée,
traditionnellement consommée dans les pays du Sahel.
Cette année-là,
Aboubakar participe, au Canada, à un stage de techniques alimentaires. Son
but, valoriser un procédé de fabrication mis au point dix ans plus tôt par
l'Office de l'énergie solaire (Onersol). Il s'agit d'une batterie de séchage
destinée à conserver la viande des animaux. Celle-ci, découpée en tranches
fines, est séchée dans l'un des dix fours en aluminium de la batterie. Ce
procédé exclusif de l'Onersol, mais peu à peu abandonné, intéresse Oumar
Aboubacar.
De retour du Canada,
le jeune homme - à peine vingt- neuf ans - crée sa propre société : African
Trade Company, ATC. Il entend bien démontrer que l'on peut transformer une
activité informelle traditionnelle (le kilichi est vendu sur le bord des
routes) en une véritable réussite économique, pourvoyeuse d'emplois.
Conservation : six mois
ATC se lance dans la
production semi-industrielle. Beau joueur, l'Onersol, propriétaire de la
méthode de conservation, réhabilite trois de ses fours, qu'il loue, avec ses
locaux à ATC. Ses techniciens s'occupent du réglage de la température et de
l'utilisation des fours. Les neufs bouchers, partenaires de Boubacar,
fournissent la viande fraîche. ATC et ses vingt employés - des
éleveurs-bouchers, des techniciens, des contrôleurs... - se chargent de
l'approvisionnement et de la commercialisation du KILICHI.
Chaque jour, 50 kilos
de viande entrent dans la pièce de découpe, désinfectée et climatisée. Les
tranches extrêmement fines sont déposées sur des claies placées au four.
Elles y resteront 24 heures, à fin de déshydratation. Elles perdront, au
terme de cette première phase, 80 % de leur poids. Puis, la viande est
''mise en sauce'' dans un mélange à base de tourteaux d'arachides (ou pâte
d'arachide), de sel, de gingembre et de piment rouge. |
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Encore que ce dernier
ingrédient soit facultatif : au Niger, par exemple, deux variétés sont en
vente, nature et épicée. L'assaissonnement est un élément de conservation,
qui entre pour 25 % dans la composition du kilichi (les 75 % restants
proviennent essentiellement de la viande de boeuf). Ainsi préparé, le
kilichi repasse au four durant huit heures. Il n'en sortira que pour être
pesé et empaqueté. Une fois conditionné, il pourra être conservé six mois.
Pour écouler les 25
kilos de viande séchée qui sortent tous les deux jours des fours d'ATC, la
force de vente doit être efficace. Le sachet de 90 grammes de Tchos, vendu
environ 1000 F CFA à Niamey, n'est accessible qu'aux Nigériens aisés et aux
expatriés. Du coup, Oumar Aboubacar a décidé d'investir dans ce créneau haut
de gamme, ce qui lui permet de ne pas nuire aux fabricants traditionnels.
Son kilichi est distribué dans les supermarchés Score de la capital
nigérienne (600 sachets par mois) et dans les boutiques duty free de
l'aéroport international. Des contacts ont été pris avec la compagnie
aérienne Air Afrique, qui pourrait proposer sur ses vols du tchos en
dégustation.
Deuxième étape de
la distribution, l'exportation. A l'heure actuelle, ATC ne vend par mois,
que 1000 sachets à Niamey. Mais la société commercialise sont Tchos aux
Etats-Unis et en France, grâce à des particuliers-négociants qui achètent en
gros. Un contrat de partenariat passé avec un correspondant local a permis
de dénicher, moyennant commission, des distributeurs exclusifs au Bénin :
1500 sachets y sont vendus chaque mois et des marchés pourraient s'ouvrir au
Ghana et au Nigéria. Au Togo, ou 1500 sachets sont écoulés par mois, la
société Eger s'occupe de la commercialisation du produit. Le Burkina et la
Côte d'Ivoire consomment, chacun, 400 sachets par mois, plus qu'au Sénégal
(200 à 300 sachets). Le Centre nigérien du commerce extérieur donne un petit
coup de pouce, en proposant des échantillons lors des salons et des foires.
Le réseau Technologie et partenariat en agroalimentaire (TPA), en France, se
fait l'écho de ses découvertes. Pourtant, aujourd'hui, seule la confiance
des Sahéliens en son savoir-faire saurait ravir Oumar Boubacar.
African
Trade Company : BP 12836, Niamey, Niger.
Tél. (227) 72.50.60
Fax : (227) 73.46.68
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Quoi de
Neuf ? :
Niger 98
Du
27 septembre au 18 octobre 1998, un certain nombre de nos membres se
rendront au Niger.
Les buts du
voyage :
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Inauguration de la salle de jeux pour les enfants du Centre d'accueil de
Niamey
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-
Remises des dons récoltés à des écoles et aux enfants du Niger
-
-
Participation à la fête des Peuls Bororos, le Guéréwol
- Découverte du Niger.
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Pour ce dernier point, il s'agira d'un voyage de 10 jours que nous
effectuerons à travers le pays en passant notamment par Birmi N'Gaoré,
Dogondoutchi, Birni Nkonni, Madoua, Maradi, Zinder, Dakoro, Keita, Tahoua et
Agadez, puis retour sur Niamey.
Envoi des dons
collectés
Le 24 juillet prochain,
près de 483 kg d’habits, de jouets et de livres scolaires seront acheminés
par camion au fret de l’Aéroport de Genève.
Notre représentant au Niger, Adamou
Oumarou Djibo, sera sur place pour les récetpionner et les stocker en
attendant la distribution lors de notre arrivée à fin septembre prochain.
Nous remercions la compagnie aérienne Air Afrique qui nous accord un tarif
préférentiel pour le transport de ces dons.
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Représentant de notre Association au Niger
Début août prochain, nous aurons un
représentant bénévole au Niger en la personne de notre chargé de programmes
actuel, soit
Adamou Oumarou Djibo
BP 2892 à Niamey
tél. 00227/74.15.94
Nous le remercions sincèrement de l'aide
qu'il nous apporte et va nous apporter au Niger.
Nous remercions également chaleureusement
notre précédent chargé de programmes, Moumouni Magawata, qui devait
être notre représentant à Niamey, mais qui a dû y renoncer vu son
affectation dans un projet de l'IUED à Maradi.
Nous souhaitons un plein succès
professionnel à ces deux membres nigériens qui se sont investis pleinement
pour l'Association Suisse-Niger.
Tous nos plus sincères remerciements vont
également à Ibrahim Mayaki qui nous a beaucoup aidé en
nous amenant, lors de ses déplacements sur Genève, l'artisanat que nous
avions commandé. |
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